[ISEA2000] Paper: IBA NDIAYE DIADJI – Disciplinary Transfers in Arts and New Fields of Creativity: The Case of African Art

Abstract

This paper starts with the first transfers which have occurred in the identity of African art in contact with the occident, at the beginning of XXth century. From there, is explained the deepening of the upheavals identitaires created by the advent of new communication and information technologies. The occasion then is very found to reveal how these transfers take place in the theoretical plan, and how the artistic production arises in new aspects where the traditional plastic disciplines are reconsidered and worked again. The question of the receiving public is tackled to see what these changes precede a new aesthetic culture.

Quite naturally, the perpectives artistic ones with the numerical one are posed. Will Africa be simple consumer of cultural products, or will it be condemned to be of its time not to disappear, culturally? Is this then the concept even of African art, which is thus in danger with this aggressive presence of electronic art?

Intro

MUTATIONS DISCIPLINAIRES DANS LES ARTS ET LES NOUVEAUX CHAMPS DE CREATIVITE : LE CAS DES ARTS AFRICAINS

L’art africain de l’an 2000 n’est pas l’art africain de 1950, et ne sera pas l’art africain de l’an 3000. En introduisant par ce truisme ma communication, je veux souligner des évidences, malheureusement souvent sources d’interprétations diverses, parfois contradictoires. C’est comme dans ce qu’on appelle globalisation, ou mondialisation, dire que des changements se produisent, est devenu la chose du monde la mieux partagée.
Mais cette communauté d’idées apparente cache bien d’interrogations lorsqu’il s’agit de proposer des attitudes, des comportements artistiques. Que veut dire par exemple cinéma africain, ou musique africaine, lorsque les Artistes dans ces formes d’expressions utilisent les outils nouveaux offerts par la science qui n’a pas de patrie ? Où est l’africain, quand la kora est amplifiée, le sabar intégré dans la grosse caisse d’une batterie ? Où s’arrête l’africain chez un critique d’art qui utilise l’ordinateur pour faire ses questionnaires, développer ses communications et évaluer l’état de la création artistique mondiale ?
Des interrogations qui traduisent une situation plus complexe qu’on ne le pense. C’est pourquoi, il me paraît essentiel de s’intéresser à quelques réponses apportées à ces questions. Lorsque d’aucuns mettent sous le compte d’une domination culturelle occidentale qui écrase l’Afrique et tend à tout niveler, cette utilisation par les Africains des outils scientifiques, d’autres considèrent qu’il faut plutôt parler de capacités d’adaptation des cultures africaines face à toute pratique ou théorie nouvelle. D’autres encore expliquent cette identité des arts d’Afrique par la fascination des civilisations occidentales, américaines notamment.
Cependant, ces points de vue, quels qu’ils soient, ne résolvent pas pour autant le problème des interprétations sur ce qui est africain et ce qui ne l’est pas, encore moins la question de cette logique de mutations qui s’empare des disciplines artistiques en Afrique. Les artistes installent le public et les critiques dans une sorte de désarroi où l’on ne trouve pas les critères pour apprécier correctement les productions et où la réflexion reste bloquée sur des clichés assez éloquents de la fragilité des opinions sur l’Afrique artistique actuelle. Ce sont les clichés du genre : “ l’art africain se cherche un guide ”, “ les artistes africains risquent de perdre leur âme en touchant trop à l’électronique et aux nouvelles technologies ”, “ l’art mondial est condamné à être américain ou à ne pas être ”, etc.

  • Iba Ndiaye Diadji, Senegal. Critique d’art Centre de Recherche de l’E.N.S., Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Iba Diadji Ndiaye is professor in the Research center of E.N.S of University of Dakar (Senegal) and doctor of State University Paris-Sorbonne (Thesis on the criticism of art in Africa). He’s also a member of International association of criticism of art, of Consulting scientific of Dak’Art, of Committee management of GTASE-UNESCO and the president of Conference of Biennal of Art African contemporary Dak’Art, Association African of culture RELAIS SUD. He’s the director of publication of Review Dekkando.

Full text (in french) p.139-150